do you really want to hurt me ? – Pierre Beloüin
exposition du 29 Septembre au 21 Octobre 2017
​
Avant d’être un espace d’art associatif, ce qui est désormais le Metaxu était un des centre de gravité du marché noir des environs. C’était en quelque sorte le quartier de la pègre, jalonné de bars à entraîneuses. Ces murs étaient fréquentés par le tueur en série Roberto Succo, lequel avait commencé sa carrière en tuant père et mère.
L’histoire était trop belle pour Pierre Beloüin ne saisisse pas l’opportunité. A plus forte raison, l’artiste est lié d’une certaine affection pour Toulon, la ville dans laquelle il a fait une partie de sa formation.
Pierre Beloüin a souhaité faire revivre l’esprit des lieux et de leur passé trouble. Il s’est livré à un important travail d’investigation pour retrouver des documents liés aux événements qui se joués là. L’exposition Do You Really Want to Hurt Me ? réunit principalement des pièces totalement inédites.
C’est le cas de la série Submarines, consistant en six posters photographiques montrant la vie de militaires en mer et au port. Il refait également l’enseigne du bien nommé Bar d’enfer, lequel était assidument fréquenté par le tristement célèbre Roberto Succo.
Comme c’est régulièrement le cas pour l’artiste, l’exposition témoigne du goût de l’artiste pour la parodie. Le titre lui-même est parodique. Deux sculptures sont notamment marquées par une certaine ironie. Acid Bath est par exemple un aquarium d’acide, avec ses pierres en décomposition et ses éponges décoratives. Il rappelle les bassins dans lesquelles des victimes pouvaient finir, histoire de faire disparaître les corps dans l’espoir du crime parfait, mais cette fois à l’échelle domestique. Une nouvelle pièce, réalisation déjà centrale dans son œuvre, achève le tableau. L’artiste conçoit en effet une Fontaine de rhum. C’est un élément décoratif tels que ceux qui ornent les massifs et les points d’eau des propriétés kitsch, au détail près que le mécanisme pompe du rhum. Cette fontaine s’ajoute brillamment à celles qu’a connu l’art jusqu’ici.
Pierre Beloüin collabore aussi avec Jean-Loup Faurat d’Hifiklub pour l’installation Whimpers, une pièce sonore diffusée par le système de ventilation de la galerie. L’espace devient ainsi habité, comme fantomatique, faisant revivre la mémoire de la pègre qui sévissait là.
Deux pièces plus anciennes sont revisitées par l’artiste pour l’occasion, le Bas-Relief de cannettes de bière et une version inédite de Vague froide, plan séquence sur l’eau fendue par un bateau sur la méditerranée, au large de Toulon.
cabane, clac, shack ! – Bénédicte Thoraval et Jérôme Souillot
​
Leur exposition, entre dessin et installation, nous plonge dans un univers apparemment délicat, en lien avec les cabanes de notre enfance, les cachettes imaginaires où se déroulent/se sont déroulés nos rêves d’enfant…
​
Jérôme Souillot (toulouse) est plasticien, il dessine des rébus, des totems, des images d’Épinal, questionne le regard et joue avec notre capacité à reconnaître. Les traits invoquent les registres familiers de la bédé ou du dessin-animé mais fabriquent des ambiguités.
Bénédicte Thoraval (toulon) est artiste ; sa relation à la nature est primordiale ; elle observe de façon contemplative, presque méditative…Entre l’observation et le dessin, beaucoup de perte, comme dans la pratique du Haïku, ces petits poèmes visant à célébrer l’évanescance des choses.
​